La Journée de l'Afrique, qui a lieu chaque année le 25 mai, est l'occasion de célébrer les réalisations africaines et de réfléchir aux défis qui continuent de menacer le développement et le progrès du continent. Parmi ces défis, les maladies à transmission vectorielle restent l'une des plus urgents. Ces maladies - dont beaucoup sont transmises par des moustiques - continuent de faire des ravages dans la région africaine, affectant de manière disproportionnée les populations les plus pauvres..

Bien que des progrès importants aient été réalisés, la lutte contre les maladies à transmission vectorielle est loin d'être terminée. Le paludisme continue de peser lourdement sur le continent africain, la région africaine de l'OMS supportant plus de 90 % du fardeau mondial du paludisme. La dengue - un arbovirus transmis par les moustiques Aedes constitue également un défi, affectant plus de 70 000 personnes dans 15 pays africains en 2023, et plus particulièrement au Burkina Faso. Des pays comme le Sénégal et le Mali ont également connu récemment des épidémies simultanées de dengue, de Zika et de chikungunya, soulignant la nécessité d'une réponse coordonnée pour lutter contre ces maladies.
Étant donné que des conditions plus chaudes facilitent l'établissement des vecteurs dans de nouvelles régions, la hausse des températures provoquée par le changement climatique risque d'exacerber ces menaces. La résistance aux outils existants, tels que les médicaments et les insecticides, compromet également les progrès réalisés dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme. Face à ces menaces, l'innovation est essentielle - non pas pour remplacer ce qui fonctionne déjà, mais pour compléter et renforcer les interventions existantes.

Mais l'innovation n'est pas qu'une question de technologie : il s'agit aussi de repenser les systèmes et les approches. Jusqu'à présent, la conception et le développement d'outils innovants pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle ont eu lieu en grande partie en dehors de l'Afrique. À l'ACEME, notre mission est de donner aux scientifiques africains les moyens de mener la lutte contre les maladies à transmission vectorielle. Nous créons une plateforme où les chercheurs de tout le continent peuvent acquérir des compétences en ingénierie moléculaire et contribuer au développement de nouveaux outils génétiques pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle.
Les maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme, la dengue et la fièvre jaune sont plus qu'une simple menace pour la santé publique : elles constituent des obstacles au développement, à l'éducation et à la stabilité économique. En cette Journée de l'Afrique, nous devons renouveler notre engagement à débarrasser le continent africain de ces maladies. Grâce à un engagement renouvelé, à la collaboration et à l'innovation, nous pouvons construire un avenir plus sain et libérer tout le potentiel de notre continent.